Marie Madeleine Archétype de la Féminité , de quoi parlons nous ?

Le mystère de Marie-Madeleine

De quoi parlons-nous quand nous parlons de Maríe-Madeleine ?

(Par Marianna Garcia Legar) Traduit par claire-jozan-meisel

"De quoi parlons-nous, les femmes, quand nous parlons de Marie-Madeleine ? Je crois que nous ne le savons même pas, malgré la profondeur avec laquelle sa figure touche nos cœurs.

Son archétype est vivant dans l'univers mythique et archétypal de nombreuses femmes actuelles qui, curieusement, ne se considèrent pas catholiques. Et quand je dis qu'il est vivant, je me réfère à son pouvoir numineux profond qui nous appelle, nous tire par la jupe, nous envoie des signaux à travers des synchronicités, nous éblouit et nous attire comme un aimant. Il est vivant parce qu'il est actif, remplissant une fonction très importante dans l'inconscient collectif féminin du 3ème millénaire, déployant à travers nous le code de Madeleine, activant en nous les initiations internes du 4ème archétype féminin, celui qui n'a rien à voir avec les fonctions biologiques naturelles de la maternité. Son énergie (également manifeste chez les femmes qui sont mères) nous guide vers le pèlerinage de l'univers interne féminin, vers le chemin intérieur qui peut nous conduire au contact transcendant avec l'esprit et l'illumination.

L'archétype Marie-Madeleine nous apporte le parfum des navigatrices de la vision interne, des ermites et des folles mystiques, des pèlerines de la conscience; toutes membres de la lignée de la Madeleine. Les Dakinis, protectrices de secrets qui ne sont révélés que lorsque le moment est venu. Les Yoginis qui, au milieu de la neige, savaient sécher les vêtements mouillés avec la chaleur de leurs corps. Les Femmes qui se retiraient dans des grottes pendant des années pour oeuvrer à la réalisation de leur Corps de Lumière et qui, à leur mort, exhalaient une odeur de roses et laissaient des perles comme reliques de leur corps. Toutes diverses et toutes une seule essence, avant tout, de liberté, d’intensité et de détermination inébranlable dans leur quête de transcendance, dans l’acceptation de soi, sans aucune honte, dans le défi absolu aux conventions sociales manifesté à travers une puissante force pacifique débordante de tendresse.

C'est le chemin du 4ème archétype qui se concentre sur tout ce qui en nous dépasse les fonctions biologiques, les enfants ou le couple. C’est ce qui nous invite à nourrir et à développer notre propre dimension transcendante et qui, comme je l'ai dit, opère avec force tant chez les femmes sans enfants que chez celles qui en ont.

Quant au récit mythique, presque tous les textes du premier siècle nous présentent Marie-Madeleine comme réceptrice d'une transmission spéciale que le Christ lui a révélée en privé, comme la plus proche de lui de tous les disciples, comme celle qu'il aimait le plus et qu'il embrassait sur les lèvres.

Tandis que les disciples hommes disparaissent de la scène lorsque Jésus est arrêté, elle reste proche du maître, assiste à sa crucifixion et à sa mort, et l'accompagne jusqu'à la tombe pour oindre son cadavre, devenant ainsi témoin de ces événements et montrant une fois de plus sa loyauté et son engagement.

Plus tard, elle sera la première à qui Jésus ressuscité se manifestera en la nommant porte-parole de la nouvelle de sa résurrection. Certains textes la décrivent encourageant les apôtres après la mort du Christ, les réconfortant, guidant ses compagnons hommes vers la sagesse, guérissant avec sa propre salive, portant la nouvelle du Christ en Provence.

Dans les milieux New Age, beaucoup de choses ont été écrites sur Marie-Madeleine. Presque tout le monde s'acharne à la présenter comme l'épouse de Jésus-Christ, ou comme l'épouse de Paul qu'elle a abandonné parce qu'il était ivrogne et la battait, ou comme la mère d'une fille de Jésus... 

Cependant, les théologiennes féministes ont démontré qu'il n'existe aucune donnée, ni historique, ni légendaire, qui corrobore cela. En réalité, ces histoires ne font que refléter la distorsion réalisée avec le plus important exemple du 4ème archétype féminin présent dans la tradition chrétienne (et je dis tradition, pas religion). Derrière une ré-interprétation apparemment libératrice, elles perpétuent l'idée patriarcale qu'une femme n'est importante qu'en tant qu'épouse d'un homme de premier plan ou en tant que mère de ses enfants, et, ce faisant, elles nient à Madeleine sa propre identité et essence.

De toutes ces opinions naît un enchevêtrement (sans doute passionnant) d'histoires qui entrelacent dans leur trame les Gnostiques, les Esséniens, les Cathares, les Templiers et la noblesse européenne (qui revendique de manière hallucinante leur lignée comme descendante de cette supposée fille du Christ et de Madeleine, justifiant ainsi l'origine « divine » de la monarchie). Récits qui jalonnent les pas de Madeleine avec des trésors cachés de grande valeur (le trésor du Temple de Jérusalem, le trésor des Templiers, le trésor des Cathares ou des documents supposés qui prouvent que Madeleine et le Christ ont eu une descendance pour laquelle l'église a payé « un trésor » afin que ce secret ne soit pas divulgué). Textes dont le point de départ est Madeleine, mais où l'on parle le moins d'elle.

Il y a un trésor caché en Madeleine, un trésor à déchiffrer en ces temps, mais ce n'est pas, à mon avis, celui que signalent de nombreux livres publiés sur le sujet.

Incarnation privilégiée de la Sagesse, Femme libre et économiquement autonome, Amie et principale disciple de Jésus-Christ, Apôtre des Apôtres, Exilée lancée en Méditerranée dans une barque sans voile ni rames, Porteuse du Graal, Pèlerine, Guérisseuse qui utilisait sa salive comme médecine, Ermite dans sa grotte vivant de lumière pendant 33 ans, Celle que la légende nous raconte avoir atteint l'Ascension sept fois chaque jour. Cette énergie appelée Marie-Madeleine semble avoir destiné son enseignement pour le début du troisième millénaire. Jamais comme maintenant, les femmes ne peuvent récolter les fruits qu'elle a semés, reconnaître son amour dans nos cœurs et sa force battant dans nos ventres. C'est pourquoi aujourd'hui tant de femmes vibrent lorsqu'elles entendent parler d'elle.

Nous pourrions raconter bien d'autres aspects sur Madeleine, mais je m'étends déjà trop. Mon but avec ce texte est simplement de lui rendre hommage en ce jour, en souhaitant que Marie- Madeleine nous guide et que son parfum inspire toujours nos cœurs."

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